Postman

Nombre de messages : 1531 Age : 44 Localisation : Paris Date d'inscription : 09/08/2008
 | Sujet: Du tri manuel au traitement mécanisé des lettres : enjeux identitaires des employés des centres de tri dans les années 1970 et 1980 Lun 20 Oct 2008 - 21:26 | |
| par Bruno MAHOUCHE Le Mouvement Social 2006/3 - n° 216 ISSN | pages 35 à 52 L’identité professionnelle des employés des centres de tri de la Poste est appréhendée sous l’angle du rapport à leur activité de travail dans un contexte de transformation de l’organisation. L’analyse de leur rapport subjectif face aux changements qui s’amorcent dans le contenu du travail permet de saisir les aspects dynamiques et contradictoires de leur identité professionnelle. Ceux-ci dépendent de la situation concrète de l’activité de travail, considérée dans un sens large qui dépasse le simple cadre de travail, mais aussi de la façon dont les employés perçoivent et vivent leur travail, et du sens qu’ils lui attribuent. Ainsi, au cours des années 1970 et 1980, on observe des formes de recomposition de l’identité professionnelle corrélatives à une perte du sens du travail due notamment à la diffusion de la mécanisation ou de nouvelles formes d’emploi précaires dans les centres de tri qui laissent entrevoir la participation à des conflits sociaux d’un genre renouvelé. Pour les collègues qui le souhaitent, je tiens à disposition le texte en PDF, 52 pages passionnantes ! Extraits choisis : - Citation :
- J’ai commencé dans le service le plus soigné du tri, celui du courrier avion, mais je l’ai vu se dégrader d’année en année [...]. La Poste était un bel édifice. Autrefois, il y avait un idéal postier, mais aujourd’hui, j’ai perdu la fierté de faire ce métier [...]. Avant on pouvait planifier son travail. Aujourd’hui, au transbordement ou devant les casiers de tri, les sacs s’empilent de plus en plus vite. Nous sommes devenus les OS de la Poste.
- Citation :
- Dans les années 1980, y avait la carotte, y avait la reconnaissance [...]. Sur une nuit de 20 h à 6 h, au plus tu travaillais, tu avais une pause de 23 h à 1 heure du matin en plus de la coupure pour le repas de 1 h à 2 h [...]. Tu allais au chauffoir, et là on tapait le carton [...]. Vers 4 h, le dernier chargement arrivait, et là, le « bidou » criait : « fini parti » [...]. Au lieu de 6 h, on partait des fois vers 5 h ou 5 h 30.
- Citation :
Nous sommes en grève car depuis la création du centre, l’administration tente de faire régner dans ce centre l’ambiance des casernes. Des procès-verbaux ont été distribués à des employés qui ont quitté le centre à 5 h 10 au lieu de 5 h 30 [...]. Désormais les chefs savent qu’ils ne pourront plus jouer aux sergents à la petite semaine. |
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