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 Histoire du syndicat des travailleurs et travailleuses de postes (Canada)

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Postman

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Histoire du syndicat des travailleurs et travailleuses de postes (Canada) Empty
MessageSujet: Histoire du syndicat des travailleurs et travailleuses de postes (Canada)   Histoire du syndicat des travailleurs et travailleuses de postes (Canada) EmptyJeu 8 Juil 2010 - 17:02

Dès le début du XXe siècle, les travailleuses et travailleurs des bureaux de postes du Canada commencèrent à se syndiquer, même s'il s'agissait d'un genre de syndicalisation très différent de celui que nous connaissons aujourd'hui. De plus, cette syndicalisation se faisait au sein d'un service postal bien différent de celui que nous connaissons aujourd'hui.

Au début des années 1900, la poste au Canada permettait à la population de ce pays très vaste et peu peuplé de communiquer. Pour les pionniers et les populations des régions rurales, c'était le seul mode de communication. Du point de vue du gouvernement, l'implantation du service postal dans un village constituait une condition préalable au développement économique, ce service étant essentiel à l'édification d'une nation.

Le gouvernement fédéral estimait que l'intérêt national et les intérêts commerciaux étaient identiques. Pour prospérer, le commerce avait besoin du bureau de poste, mais ce service était trop coûteux pour que l'entreprise privée puisse le fournir. Il revenait donc au gouvernement d'assumer cette tâche.

Dans divers domaines, les liens entre le gouvernement et le monde des affaires se traduisaient, notamment, par le favoritisme à l'occasion des nominations. Loin de considérer le favoritisme comme une forme de corruption, le gouvernement estimait que le fait d'accorder des emplois et des contrats à des amis loyaux favorisait le développement national. Le favoritisme faisait partie de la vie du service postal, comme il se pratiquait dans d'autres ministères du gouvernement, jusqu'à ce que les syndicats contestent cette pratique au milieu des années 1960 en préconisant des pratiques équitables en matière d'embauche et de promotion.


LES PREMIÈRES ASSOCIATIONS DE POSTIERS

En 1889, presque tout le courrier était transporté par train et des employés des chemins de fer le triaient en cours de route. Les postiers ambulants formèrent la première organisation de postiers, la Fédération des commis ambulants. Cette Fédération fit partie du mouvement de syndicalisation des travailleurs des chemins de fer, qui débuta au cours des années 1880. La Fédération des commis ambulants était toutefois une organisation morcelée et régionale et elle ne tarda pas à devenir inefficace.

C'est à cette époque que les facteurs ont commencé à se syndiquer à leur tour. L'Association fédérée des facteurs (AFP) a été fondée en 1891. (Elle deviendra, en 1966. l'union des facteurs du Canada ou UFC). Comme plusieurs syndicats à leurs débuts, l'AFF commença par être une société de bienfaisance. Les membres payaient une cotisation pour se donner, à eux et à leur famille, une protection en cas d'accident de travail, de maladie, de décès ou de chômage. Les premiers statuts de l'AFF lui interdisaient de ' se mêler de quelque façon que ce soit de la gestion des bureaux de poste, des heures de travail ou du salaire des facteurs '. Les membres des organisations du début ne formulaient ni demandes ni griefs. Ils soumettaient poliment leurs problèmes à l'attention du gouvernement. Le mécontentement relativement aux conditions de travail s'est toutefois manifesté et, dés 1900, les filiales locales de I association discutaient de problèmes liés aux salaires, au revenu mensuel, aux congés annuels et aux uniformes.

Les commis postaux de Vancouver formèrent, en 1911, la première association de personnes travaillant à l'intérieur. L'association locale organisa bientôt des sections dans la région de l'Atlantique et, dès 1917, la Dominion Postal Clerks Association (DPCA) (Association des commis postaux du Dominion) comptait des filiales partout au pays.

En 1902, les maîtres de postes ruraux fondèrent une association, l'ancêtre de l'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints qui s'affiliera au CTC.


CONDITIONS DE TRAVAIL DANS LES BUREAUX DE POSTE ET PREMIÈRES GRÈVES

Au tournant du siècle, l'horaire régulier de travail des postiers était de 60 à 70 heures par semaine. Si le train était retardé, les commis des postes devaient se présenter au travail au milieu de la nuit. Les facteurs, pour leur part, devaient attendre que le courrier soit prêt pour la livraison. Pendant la période de Noël, il n'y avait aucune limite aux heures de travail. Les salaires étaient très bas. Les associations de postiers en eurent bientôt assez de quémander et de présenter humblement des pétitions pour obtenir des améliorations à leurs conditions de travail.

Les postiers, particulièrement ceux de l'AFF, devinrent les militants de la fonction publique.

L'AFF ainsi que la DPCA devinrent membres du Congrès des métiers et du travail du Canada (CMTC), un précurseur du Congrès du travail du Canada (CTC). Dans l'Ouest, les postiers étaient attirés par la syndicalisation radicale du One Big Union (OBU) (Un Syndicat Unique) et des Industriel Workers of the World (IWW) (Les Travailleurs industriels du monde).

L'AFF lança l'appel à la grève en 1918, après avoir échoué dans sa tentative de convaincre le gouvernement de constituer une commission de conciliation, chargée de réglementer les conditions de travail: L'AFF était plus forte dans l'Ouest, à Toronto et à 1-lamilton. Après dix jours de grève, les facteurs, les commis, les commis ambulants et les porteurs (maintenant appelés manieurs de courrier) à l'ouest des Grand Lacs avaient également débrayé. C'était la première grève nationale dans la fonction publique.

Les travailleurs remportèrent une immense victoire. Les postiers obtinrent la semaine de 44 heures, la rémunération des heures supplémentaires et des augmentations de salaire. De plus, il avait été entendu qu'il n'y aurait aucune mesure de représailles contre les grévistes et qu'une enquête de la Commission de la fonction publique sur leurs conditions de travail serait instituée. Le gouvernement fédéral avait été pris par surprise.

La grève eut également pour effet de rapprocher les commis postaux et les facteurs de l'Ouest. Mécontents du retour hâtif au travail de leur compatriotes du Centre, ils formèrent les Amalgamated Postal Workers of Canada (APWC) (Travailleurs unis des postes du Canada). Chris Sivertz de Victoria en fut le premier président. Socialiste, fondateur de l'AFF et deuxième président de la Fédération du travail de la Colombie-Britannique, M. Sivertz tenta d'organiser un syndicat national pour tous les travailleurs des postes. Plus tard, les APWC sont devenus les Amalgamated Civil Servants of Canada (Fonctionnaires unis du Canada), précurseur de l'Alliance de la fonction publique du Canada. Les membres de l'APWC de la région de Winnipeg participèrent à la grève générale de Winnipeg an 1919, et 700 d'entre eux furent congédiés et perdirent leur droit à la pension. Seulement 100 personnes furent réembauchées.

En réponse à la formation de l'APWC, les dirigeants de l'AFF et de la DCPA fondèrent la Canadian Federation of Post Employees (CFPE) (Fédération canadienne des employé-e-s des postes), une fédération à la structure floue qui excluait les membres de lAPWC.

En 1924, cette division sera à l'origine de l'échec de la grève de la CFPE. Mal planifié, l'appel à la grève avait été lancé à la suite d'une réduction des salaires et se limitait aux villes de l'Est. L'APWC refusa d'y participer. Le gouvernement réembaucha les grévistes, mais au salaire de base de l'échelle, soit 85,00 $ par mois. Certains grévistes furent supplantés par des postiers qui avaient traversé les lignes de piquetage et affectés à des emplois à temps partiel. Cette cuisante défaite fit reculer le militantisme des postiers pour plusieurs années.


LE RETOUR DU MILITANTISME

Entre 1924 et la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l'AFF et l'Association des employé-e-s des postes du Canada (AEPC, la nouvelle organisation représentant les employé-e-s qui travaillaient à l'intérieur) unirent leurs forces et rallumèrent la flamme de la solidarité. L'AFF, l'AEPC et, subséquemment, la Railway Mail Clerks Federation (Fédération des commis ambulants) formèrent, en 1944, la Fraternité des employé-e-s des postes, afin de présenter un front unifie au gouvernement.

La lutte pour obtenir de vrais syndicats ainsi que le droit à la négociation collective ne fut pas amorcée avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La croissance massive du secteur public, la retenue obligatoire des cotisations syndicales et la chute marquée des salaires des postiers, comparativement à ceux d'autres travailleurs, en furent les éléments déclencheurs.

En juillet 1965, le gouvernement proposa une loi qui avait pour but de priver les fonctionnaires du droit de grève et d'imposer une augmentation des salaire qui correspondait à moins de la moitié des demandes syndicales. La Fraternité des employés des postes refusa d'endosser toute action au-delà d'une campagne de 'grève du zèle '. Pour nombre de militants des sections locales de l'AFF et de î'AEPC, cette attitude était la goutte qui faisait déborder le vase et entraînait des conditions qui étaient un point tournant dans l'histoire des postiers.

Les dirigeants des sections locales des deux organisations, à Montréal et Vancouver, lancèrent un appel à la grève dans un geste de défi envers la Fraternité des employés des postes et le Congrès du travail du Canada. Les postiers de Toronto, de Hamilton, de Montréal et de plusieurs autres villes se joignirent à eux. Cette démonstration de détermination et d'unité prit le gouvernement de Lester B. Pearson complètement par surprise.

Bien que les travailleuses et les travailleurs de certaines villes soient rentrés plus tôt au travail, la grève dura deux semaines à Montréal. Les gains obtenus par cette grève furent les suivants des augmentations de salaire, pas de représailles contre les grévistes, une Commission royale sur les conditions de travail (présidée par le juge Montpetit) et l'adoption d'une loi du travail fédérale pour le secteur public qui accordait le droit de grève aux travailleurs. Et, ce qui était encore plus important: la confiance des postiers dans leur capacité d'obtenir des changements, par la voie de syndicats forts et militants1 s'accrut considérablement. Les organisations qu'ils créèrent, le Syndicat des postiers du Canada (SPC) en 1965, et l'Union des facteurs du Canada (UPC) en 1966, témoignaient de cette confiance. On entrait donc dans l'ère moderne de la résistance dans le service des postes du Canada.


L'AUTOMATISATION ET LES CAUSES DE GRIEFS

Négocier collectivement, par opposition à quémander collectivement, signifia des changements importants pour les syndicats. Certains changements découlaient de nouveaux développements dans le milieu de travail et d'autres, de la modification de l'effectif syndical ainsi que de la nouvelle direction et des nouvelle politiques gouvernementales auxquelles les syndicats devaient faire face.

Les emplois à temps partiel augmentèrent et ce sont surtout des femmes qui les occupèrent. Au début, les membres du STTP, majoritairement de sexe masculin, ont lutté pour exclure le personnel à temps partiel du syndicat. Mais en 1967, celui-ci fut obligé de représenter le personnel à temps partiel s'il voulait être accrédité comme son agent négociateur. Mais il fallut attendre jusqu'en 1975 avant que le personnel à temps partiel soit couvert par la même convention collective que le personnel à temps complet. L'arrivée des femmes dans le syndicat a entraîne des changements positifs dans sa culture. Les femmes se taillèrent une place à la direction du syndicat. Elles amorcèrent de nouveaux débats à la table de négociation. Des percées furent obtenues par la voie de la négociation collective.

Le S1TP et l'UFC étaient deux syndicat distincts mais, de 1967 à 1975, ils négocièrent ensemble sous le nom de Conseil des Unions d'employés des postes. Ils réussirent à obtenir ensemble la formule Rand en 1968, à l'issue d'une grève de trois semaines. Après une série de grèves tournantes, en 1970, les postiers obtinrent la rémunération des heures supplémentaires après huit heures de travail et la formation d'un comité mixte sur les effets des nouvelles technologies au service des postes.

Quant au gouvernement, sa vision du service postal se modifiait également. L'augmentation du volume de courrier commercial, une structure qui n'était pas à la hauteur de la tâche et le militantisme grandissant des travailleuses et travailleurs amenèrent le gouvernement à concevoir le service des postes moins comme un outil de développement national que comme un problème politique. Un ministre des Postes, Erie Kierans, tenta de transformer le service pour en faire une société d'État orientée vers les affaires, mais ses projets d'investissements massifs dans les équipements automatisés furent mis de côté. Au lieu de cela, de nouvelles trieuses de lettres furent installées peu à peu, ce qui créa d'énormes problèmes au travail et suscita des conflits au sein du syndicat.

Le différend avec l'employeur, relativement à l'introduction de nouvelles technologies, atteignit sont point culminant en 1974, lorsque les syndicats ne purent empêcher le ministère des Postes de payer aux opératrices et opérateurs de codeuses des salaires très inférieurs à ceux des trieuses et trieurs manuels. Le STTP et l'UFC débrayèrent illégalement pendant 15 jours sur cette question. Le gouvernement recula et les opératrices et opérateurs de codeuses obtinrent le même taux de salaire que les trieuses et trieurs manuels.

La grève des opératrices et opérateurs de codeuses n'était que la première d'une série de conflits sur l'automatisation. Celle-ci suscitait également des tensions entre les syndicats des postes. Parmi les personnes travaillant à l'intérieur, les préoccupations croissantes relativement à l'automatisation mirent à rude épreuve les relations entre le S1TP et l'UFC, dont les membres étaient beaucoup moins affectés par ces procédés. Le STTP démantela le Conseil des Unions d'employés des postes en 1975.

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Le souvenir de ces événements reste cependant présent, grâce à l'un des deux seuls timbres jamais émis par le Syndicat des postiers du Canada, en 1975. Durant le conflit de travail qui eut lieu cette année-là, les employés des postes décidèrent d'assurer un service postal minimum pour lequel ils produisirent leurs propres timbres portant la mention « Messagerie auto-gérée ».
LES SYNDICATS DÉSUNIS

Malgré le fait que l'UFC et le STTP négocièrent séparément de 1975 à 1989,115 continuèrent à travailler ensemble sur plusieurs questions. Les deux syndicats firent campagne pour que le ministère des Postes devienne une société d'État afin que les postiers soient couverts par le Code canadien du travail qui leur était plus favorable. Plus tard, ils menèrent des campagnes publiques en faveur d'un service postal universel, orienté vers le service à la clientèle, et contre la commercialisation et la privatisation des services des postes.

En 1975, après une grève de 42 jours dirigée par le président national Joe Davidson, les travailleuses et travailleurs de l'intérieur ont obtenu des mesures disciplinaires plus équitables et une protection contre les changements technologiques (y compris la classification, les garanties de salaire et le recyclage). Après quelques mois, cependant, le gouvernement fédéral a renégocié la convention collective en utilisant les failles de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique.

Lorsque les membres du STTP firent une grève légale an octobre 1978, le gouvernement fédéral adopta une loi de retour au travail après seulement une journée. C'était le début d'une nouvelle tendance. De telles lois seront utilisées pour mettre fin à quatre des huit rondes de négociation collective après 1978.

Les membres du STTP ont défié l'ordonnance de retour au travail de 1978 pendant dix jours, en dépit des objections de la direction du CTC. Les dirigeants du STTP furent mis en accusation et le président, Jean-Claude Parrot, emprisonné pour avoir refusé d'ordonner à ses membres de rentrer au travail Les membres d STTP ont maintenu leur militantisme, Le geste de défi inattendu de la part des syndiqué-e-s face aux tactiques inconsidérées du gouvernement aura des répercussions. Celui-ci s'abstiendra pendant quelques années de recourir a une loi de retour au travail.

En 1980, dans une convention collective ratifiée sans recours à la grève, le S1TP obtint des améliorations importantes, particulièrement en matière de santé et de sécurité au travail. En 1981, après une autre grève de 42 jours, le STTP réussit à résister aux pertes d'acquis que l'employeur voulait imposer et obtint un congé de maternité payé de 17 semaines (une première dans le secteur public fédéral) ainsi que d'autres bonifications, y compris la protection contre la surveillance au moyen de la télévision en circuit fermé.

En démontrant que ses membres étaient à prêts à faire la grève si nécessaire, l'UFC, sous la direction de son président Robert McGarry, a également pu résister aux demandes de concessions et, pendant la même période, obtenir des améliorations à la charge de travail.

La campagne des syndicats en faveur d'une société d'État a finalement atteint son but en 1981. La Loi sur la Société canadienne des postes, adoptée en octobre, indiquait que celle-ci devait atteindre l'autosuffisance financière, améliorer les services ainsi que les relations syndicales-patronales Depuis, plusieurs des luttes du syndicat ont visé & exercer des pressions sur les divers gouvernements pour qu'ils mettent en application les mandats définis dans la loi.

Le contrôle des salaires du début des années 1980 a nui à la libre négociation collective, mais au cours des premières rondes de négociation qui suivirent, des conventions furent signées sans recours à la grève. À compter de 1984, cependant, le gouvernement conservateur nouvellement élu mis en oeuvre un programme comprenant la privatisation, les fermetures, le franchisage de bureaux de poste ruraux et urbains, ainsi que l'implantation de points de vente dans les villes. Les conservateurs étaient déterminés à paralyser les syndicats de la Société canadienne des postes.

En 1987, l'UFC fut obligée de faire la grève pour défendre les avantages déjà acquis. Pour la première fois dans un organisme de compétence fédérale, on utilisa des briseurs de grève partout au pays. En dépit des affrontements qui en ont résulté, certains même violents, les membres de l'UFC ont résisté. Quelques mois plus tard, lorsque le STTP fut obligé de débrayer, le gouvernement eut encore recours à des briseurs de grève et adopta une loi de retour au travail qui contenait des pénalités scandaleuses pour les personnes qui la défieraient,


LES SYNDICATS RÉUNIS

Après la révision des unités de négociation de Postes Canada, en 1988, le Conseil canadien des relations du travail décida de fusionner les cinq unités avec les membres qui travaillaient dans les services postaux urbains. Cela signifiait que les membres du STTP, les membres de l'UFC, les employé-e-s d'entretien représentés par le Syndicat des employé-e-s des postes et des communications (affiliés à l'AFPC) et les techniciens en électronique représentés par la FIQE devaient se retrouver dans un même syndicat. Le STTP en devint l'agent négociateur en janvier 1989. Le vote avait été serré. L'UFC se classa en deuxième place.

La phase de transition vers une unité de négociation fusionnée et de taille plus importante n'a pas été facile. Mais les préoccupations communes, telles la crise suscitée par l'avenir de Postes Canada comme service public, les pressions auxquelles devaient faire face mondialement les administrations postales et le climat d'attaques féroces contre les travailleuses et travailleurs des postes, ont contribué à résoudre les difficultés du début.

En 1991, au cours de la première ronde de négociation du nouveau syndicat, le gouvernement conservateur eut recours, une fois de plus, à des briseurs de grève et à une loi de retour au travail. En 1992, le syndicat put obtenir une convention négociée.

En 1993, l'élection du gouvernement fédéral libéral sembla ralentir la course folle à la commercialisation et à la déréglementation de Postes Canada. Répondant aux pressions de la population, les libéraux imposèrent un moratoire sur la fermeture des bureaux de postes ruraux. En 1995, le STTP réussit à négocier une convention collective sans faire la grève. Le règlement comprenait des améliorations à la sécurité d'emploi, des restrictions à la sous-traitance et des projets de création d'emplois.

Mais la trêve fut de courte durée. Une révision de mandat commandée par le gouvernement libéral demanda à Postes Canada de s'en tenir au travail de base de livraison du courrier.

Même si le comité de la révision, présidé par George Radwanski, rejetait la privatisation de Postes Canada, son rapport contenait néanmoins d'autres mauvaises nouvelles et recommandations pour les postiers. Les libéraux réagirent au rapport en licenciant 10 000 travailleuses et travailleurs à temps partiel qui livraient la publicité postale et en décentralisant la livraison de la publicité sans adresse pour la confier au secteur privé.

Dans l'histoire du Canada, c e fut là le plus important de tous les licenciements effectués par un seul employeur. Un grand nombre de ces travailleuses et travailleurs syndiqués ont été incapables de retrouver du travail. Même si le STTP s'est opposé à la décision du gouvernement par des manifestations et l'occupation de bureaux de députés, le syndicat n'a pu négocier qu'une indemnité de départ pour les personnes licenciées.

Pendant la ronde de négociation de 1997, le syndicat a tenté de défendre les emplois et d'améliorer le service, particulièrement dans le domaine de l'expansion de la livraison du courrier à domicile. Cette lutte se termina, encore une fois, par une loi de retour au travail. Cette fois, les travailleuses et travailleurs des postes ont été confrontés à une collusion ouverte entre le gouvernement fédéral et une organisation qui représentait tous les principaux distributeurs de courrier commercial.


CAMPAGNES ET ENJEUX ACTUELS

Au cours des dernières années, le syndicat a consacré ses efforts au rétablissement du droit à la libre négociation collective. Cette lutte se livre par divers moyens et sur plusieurs fronts à la fois.

A l'interne, le syndicat a entrepris une campagne auprès de ses membres pour convaincre la Société canadienne des postes et le gouvernement fédéral qu'il n'existe aucune autre alternative viable que la négociation collective. À l'externe, le STTP travaille avec ses alliés du mouvement syndical et la population afin de défendre les droits des travailleuses et travailleurs.

Parallèlement, le syndicat a lancé une campagne publique pour appuyer sa vision d'un service postal public qui fournît des services universels de qualité à toute la population canadienne.

Pendant que ces campagnes se déroulent, le syndicat a continué également d'approfondir son engagement envers le syndicalisme social. Cet engagement revêt, lui aussi, diverses formes. Le syndicat a renforcé son action contre la privatisation et la déréglementation, au Canada et sur le plan international. Il accorde de plus en plus d'attention aux droits des personnes et aux questions d'équité. Il est très actif dans la création de programmes de garderies pour ses membres et fait campagne pour obtenir un régime public de garderies qui réponde aux besoins de toutes et de tous. Le syndicat a amélioré la formation de ses membres par des programmes de congés- éducation payés. De plus, il a adopté une nouvelle pratique, axée sur le recrutement, afin de renforcer la participation et l'engagement des membres.

Le recrutement de nouveaux membres a toujours été une des priorités du syndicat. Mais ce travail important a de nouveau été renforcé par l'adoption de nouveaux modes de recrutement. Par exemple, le syndicat aide l'Organisation des facteurs ruraux à rassembler les services de courrier isolés et les conducteurs de banlieue sous contrat dispersés dans tout le pays. Le syndicat a également décidé d'utiliser une approche 'commerciale ' en ouvrant des bureaux clans des endroits très fréquentés, afin de recruter des membres dans les centres urbains. Ainsi, à Winnipeg, il a loué un local destiné à l'organisation communautaire et à faire connaître le syndicalisme aux jeunes livreurs qui travaillent sous contrat.

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