Aux Etats-Unis, la réduction du service postal fait débat

La réduction du service postal de six à cinq jours par semaine fait l'objet d'un grand débat entre législateurs, autorité de régulation de la Poste et entreprises. Cette mesure, envisagée pour réaliser des économies, pourrait s'accompagner d'une hausse des tarifs.

VIRGINIE ROBERT, Les Echos
DE NOTRE BUREAU DE NEW YORK.



Déficitaire (3,8 milliards de dollars en 2009), peinant à régler sa contribution à l'assurance-maladie de ses retraités, le « US Postal Service » - qui a déjà engagé de fortes réductions de coûts -pourrait être amené à diminuer son service et à augmenter ses tarifs.

La Postal Regulatory Commission a commencé lundi dernier à examiner la question des tarifs, alors que le courrier a diminué de 15 % en volume entre 2006 et 2009. Le timbre de « first class mail » utilisé pour les courriers normaux, à 44 cents, pourrait augmenter au-delà du seuil de l'inflation (0,9 % en mai en rythme annualisé). La loi n'autorise une hausse supérieure à l'inflation que dans des « circonstances inhabituelles », mais les dirigeants sont prêts à demander une hausse de 2 cents qui réduirait le déficit de 2,3 milliards de dollars. « Nous pensons que c'est le minimum pour améliorer notre situation financière sans devoir faire face à une crise de liquidités », a expliqué Stephen Kearney, en charge des relations avec les clients de la Poste. Depuis 2006, le Congrès a exigé que la Poste préfinance l'assurance-santé de ses retraités à hauteur de 5 milliards par an et celle-ci a toutes les peines du monde à y parvenir. Elle va d'ailleurs demander aux législateurs de revenir à un système où elle paie au fur et à mesure.
La compétitivité en jeu

Le 12 juillet, la Postal Regulatory Commission va également examiner la possibilité de réduire le service des postiers de 6 à 5 jours par semaine afin d'économiser entre 2 et 3 milliards de dollars selon diverses estimations.
Seul le Congrès pourra trancher cette question qui suscite d'ores et déjà un intense débat. Le « New York Times » a publié mardi une enquête reflétant les interrogations des entreprises. Certaines sociétés, notamment les banques et les prestataires de cartes de crédit, sont très opposées à la suppression du sixième jour qui pourrait leur coûter cher en termes de flux d'argent. Mais d'autres sont encore plus sensibles à la hausse des tarifs, comme Netflix (location de vidéos par la Poste). Une troisième catégorie, comme les vendeurs de médicaments par courrier, voit dans le panachage hausse des tarifs-baisse des services le pire des mondes.
Tout comme la presse magazine, qui envisage de faire appel à des prestataires privés. Les parlementaires semblent très sensibles à cet argument, tout comme la présidente de la commission de la régulation postale. Ils craignent en effet que la Poste perde sa compétitivité en supprimant un jour de distribution. La Commission doit rendre ses recommandations en octobre.

Les Echos.fr

VIVE LE SAMEDI LIBRE !!