Belgique

http://www.lesoir.be/actualite/economie/2010-07-09/la-poste-va-tester-ses-nouveaux-facteurs-780828.php

http://forums.lesoir.be/index.php?showtopic=54101&st=0&start=0

pour information un extrait du compte-rendu de la séance de Sénat du 8 novembre 2009.



« M. le Président. La parole est à Mme Dominique Voynet, sur l'article.

Mme Dominique Voynet. Les articles 13 et suivants visent à transposer la troisième directive postale. Je voudrais donc m'exprimer sur la situation du service postal au plan européen.

La libéralisation du service postal est déjà mise en œuvre depuis plusieurs années chez certains de nos voisins. Cela nous permet d'observer les conséquences de ce processus et d'évaluer le rôle que La Poste pourra jouer dans cet environnement concurrentiel.

De manière générale, le rapport de la commission évoque une « croissance agressive » des opérateurs privés que La Poste doit « affronter ».

De nombreux exemples sont abordés. Prenons le cas des Pays-Bas : le rapport ne tarit pas d'éloges sur la rentabilité de TNT, un des opérateurs néerlandais, dont les résultats seraient bien meilleurs que ceux de La Poste.

Je suis surprise que l'on puisse prendre le marché des Pays-Bas en exemple, car la rentabilité masque la situation précaire des postiers et la médiocrité des services rendus. Cela semble valable pour tous les opérateurs. En effet, les effectifs de l'opérateur alternatif Sandd sont principalement composés de facteurs auto-employés, dont la plupart ne sont pas couverts par une assurance. Pourquoi ? Tout simplement parce que le salaire horaire avec assurance est de 5 euros, alors que, sans assurance, il s'élève à 7,5 euros. Ces facteurs à temps partiel sont le plus souvent des étudiants, des personnes âgées ou des femmes vivant dans la précarité, à la recherche d'un complément de revenu pour soutenir leur foyer.

La situation n'est guère plus reluisante en Allemagne. Certes, douze ans après le début de la privatisation, les bénéfices de la Deutsche Post se comptent en milliards d'euros, mais les bureaux de poste ont quasiment disparu, supplantés par les supermarchés discount Aldi ou les petits commerçants. Aujourd'hui, la poste allemande réalise 60 % de son chiffre d'affaires à l'étranger, notamment aux Pays-Bas, où elle n'a aucun scrupule à pratiquer des salaires inférieurs de 66 % à ceux des opérateurs locaux. Pour autant, l'arrivée de la concurrence n'a évidemment pas fait baisser le prix du service pour le client.

Je pourrais également vous parler de la Belgique, où la dernière idée du président de l'équivalent de La Poste est l'invention du « facteur low cost » : trois heures de travail par jour, pour un salaire brut de 25 euros.

Je précise que, chez nous, La Poste est en pourparlers avec le néerlandais Sandd depuis plusieurs années et que des bruits courent sur le rachat de la poste belge...

On n'arrête pas le progrès ! Le rapport de la commission précise bien que les « nouveaux opérateurs devraient développer un réseau fondé sur une offre low cost » et parle des « vertus d'une telle ouverture à la concurrence ». Ce sont vos mots, monsieur le rapporteur !

lundi 26 juillet 2010 à 09h40
Facteurs de quartier: les postiers en veulent à la direction et aux hommes politiques

(Belgique) Le projet des "facteurs de quartier" sera lancé dans plusieurs bureaux de poste à partir du 9 août, notamment à Jodoigne et à Hannut. La CSC et le SLFP ont répété leur refus de ce projet lors d'une manifestation de protestation lundi à Jodoigne.


Il s'agit d'une action "contre le management de la poste mais aussi contre les autorités politiques nationales et européennes", ont affirmé les syndicats. Lors d'un "enterrement" symbolique d'un facteur traditionnel devant le bureau de poste de Jodoigne, Marc Demulder, président du SLFP secteur Poste, s'est interrogé sur la politique de la poste, qui choisit selon lui de diminuer les salaires et l'emploi au lieu de miser sur l'accroissement de la qualité du service. En outre, dans le contexte de libéralisation du secteur en Europe, les syndicats s'étonnent que le management ne prenne pas en compte les dégâts provoqués par des choix semblables dans les pays voisins. Les facteurs de quartier, officiellement "agents auxiliaires", seront payés 9,66 euros brut de l'heure et distribueront le courrier 3h48 maximum par jour. Pour les syndicats, ce salaire ne permet pas de vivre. "Notre action est dirigée contre le management mais aussi contre les autorités politiques nationales et européennes, qui rendent tout possible dans le secteur de la poste en Europe. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle lutte acharnée", a encore indiqué Marc Demulder. (ROJ)

Poste: la grève contre le projet "facteurs de quartier" s'étend *
* Les Facteurs Français seraient-ils moins en rogne que leurs cousins Belges ?

Non aux facteurs de quartier ! La grogne des postiers monte en puissance. Ces facteurs d'un nouveau genre -des contractuels, engagés à mi-temps et pour un salaire horaire brut 9 euros 68- seront testés à partir du 9 août prochain dans 10 bureaux de poste à travers le pays.

Parmi les bureaux-tests, celui de Hannut où les facteurs se sont mis en grève mardi. Mercredi, une partie du personnel de plusieurs autres bureaux de la région les a imités.

En première ligne dans le projet "facteurs de quartier" ou "agents auxiliaires", les postiers hannutois dénoncent un recul social et salarial et une perte de qualité dans le service rendu à la population. Mercredi matin, réunis en assemblée générale, tous les facteurs de Hannut présents ont voté, à bulletin secret, en faveur de la poursuite de la grève. Au finish en principe. Le mouvement a été initié par le front commun CSC-SLFP, mais les affiliés CGSP - minoritaires - le suivent aussi. Pas de distribution de courrier, mais les guichets fonctionnent.

Pour soutenir leurs collègues hannutois, à Liège, des postiers des bureaux de distribution de Grivegnée, de Chênée et d'Angleur, ainsi que quelques agents de Liège-Ville se sont mis en grève ce mercredi. C'est également le cas d'une partie du personnel du bureau de poste de Waremme.

Le mouvement pourrait encore s'étendre. Les décisions se prendront au jour le jour.

Pour l'instant, les syndicats n'ont pas eu de contacts avec la direction générale. Mais ce matin, Johnny Thijs, le patron de la poste a rappelé dans Matin-Première que le projet avait été accepté en commission paritaire et il a indiqué qu'il serait bien appliqué.