- FORLI a écrit:
- Bonjour , moi je parle de ce que j'ai vécu et vu dans les années 1976 a 1983 on était pas en 1995 et les pseudos controles je connais on était prévenu et tout avait bien changé a la fin des années 1980 , et rien a voir comme vous le dite pour une "OCCASION " la bouteille était partout et pas besoin de mariage , filiançaille et autres ...
Pour ma part je n'ai jamais vu de Femmes dans un ambulant ( a mon époque ) me concernant je parle d'AUSTER et de ce que je connais !!
ET OUI JE M'EN TIENS : "l'ambiance sur les ambulants" c'était le Ricard, le Rhum le vin , et surtout les agents , controleurs et inspecteurs , n'aidaient pas les PREPOS MANUT...
Bonjour à toutes et bonjour à tous, bonjour
Forli Tout d’abord une remarque générale : j’essaie de rédiger un message avec le minimum de fautes d’orthographe et de grammaire par respect pour ceux qui seront susceptibles de lire ce que j’ai posté.
Je précise en outre que, contrairement sans doute à une grande partie des jeunes postiers de ce forum,
je n'ai pas le baccalauréat mais seulement le
Certificat d’Études Primaires et le
BEPC.
Et pourtant, simplement rédiger c’est un exercice très difficile pour moi vu que je suis
dyslexique (et même
dysorthographique), c’est-à-dire que
les lettres se mélangent dans mon cerveau depuis l’âge de 6 ans et demi lorsque j’ai perdu mon papa, décédé à l’âge de 50 ans d’une maladie cardiaque. Depuis cette très triste période pour moi j’ai sans cesse tenté (et réussi à 99 %) de vaincre ce très sévère handicap en lisant, relisant, et encore relisant des tas de fois ce que j’ai écrit sur papier durant ma scolarité (et lors des concours des PTT) puis tapé sur mon ordinateur afin de rédiger à peu près correctement (ce qui fait que lorsque vous mettez cinq minutes pour taper un texte de trente lignes sur votre ordinateur, il m’en faut au minimum trois à quatre fois plus…). Mais pour
les noms propres (qui n’ont pas d’orthographe comme vous devez le savoir) c’est un handicap quasi-insurmontable pour moi…
Alors, moi-aussi je vais parler de ce que j’ai connu lors de mes débuts aux PTT à l’automne 1970 : lorsqu’après mon cours de formation d’AEX SG de quatre semaines à l’école de tri de “Paris Clignancourt” j’ai été affecté en brigade “B” au centre de tri de la gare Montparnasse et là j’ai eu une très désagréable surprise : malgré que moi-même et mes camarades de mon cours à “Paris Clignancourt” nous avions réussi
les deux examens de tri (TG1 et Tri par Départements), avec 500 lettres à trier en 15 minutes (avec 5 fausses directions au maximum), nous nous sommes retrouvés au centre de tri de la Gare Montparnasse (où c’était “la Période avant Noël”) à ensacher des gros paquets dans des “cocottes” (des petits chariots roulants) correspondant à chacune des gares parisiennes.
Et lorsque qu’une “cocotte” était pleine il fallait en mettre une non remplie et porter la cocotte remplie à une des batterie correspondant à chaque gare et ventiler
les paquets dans des “sacs 7” et fréquemment retirer
les “sacs 7” remplis puis en mettre des non remplis, et fermer le sac rempli et le porter sur un gros chariot jaune (dit “chariot gare”) en le mettant de manière à ce qu’aucun sac ne tombe : deux sacs côte à côte et le troisième en face perpendiculairement aux deux premiers sacs. Et nous avons trié des paquets pendant cinq mois avant de pouvoir enfin trier des lettres.
A table d’ouverture des paquets à ventiler il y avait des “manuts” (surtout des Antillais) qui remplissaient à une cadence infernale cette table d’ouverture puis se reposaient en discutant en créole entre eux sans se soucier des Agents d’Exploitation qui devaient vider cette table d’ouverture… Eh bien, jamais aucun “manut” ne nous a donné un coup de main… Pour eux, la solidarité n’existait pas envers
les agents du Service Général.
Une petite anecdote sur ce point :
les “manuts” parlaient très fort entre eux, en créole pour que nous ne puissions pas
les comprendre ; or un jour un manut antillais pose à un autre manut antillais une questions et (à force de
les entendre j’arrivais un peu à comprendre le créole) ils sont très surpris que je leur réponde en français !… L’un des deux me dit : « Mais tu as compris ce que nous disions ?… »: Je lui réponds « Oui !…» Ça
les a un peu contrarié…
Si du grade d’Agent d’Exploitation du Service Général j'ai pu m'élever dans la hiérarchie postale jusqu’à celui d’Inspecteur Principal cela n’a pas été dû à du “piston” mais au fait que j’ai préparé soigneusement
les concours que j’ai passé, et réussi ces concours. Et pourtant ce fut à chaque fois un exercice très difficile pour moi vu que je suis dyslexique (et même dysorthographique), comme je l'ai dit plus haut.
En ce qui concerne
les femmes travaillant sur
les ambulants, je confirme qu’il y en a bien eu !…
Alors (cela sera peut-être intéressant à savoir pour ceux qui s’intéressent à l’historique récente des agents affectés dans
les centres de tri ou
les services
ambulants situés en Île-de-France) voilà comment j’ai pu observer
les débuts très lents de la féminisation dans ces services du courrier :
• pour
les centres de tri : jusqu’à la grande grève des PTT du 17 octobre au 2 décembre 1974 [voir :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ] il n’y avait quasiment en novembre 1970 où j’ai été affecté, après mon cours d’AEX SG, que du personnel masculin dans la brigade “B” au centre de tri postal de la Gare Montparnasse [dans ma brigade “B” il n’y avait en fait qu’une seule dame affectée au tri et que l’on repérait aisément car elle portait une blouse bleue très seyante alors que
les trieurs masculins portaient une sinistre blouse grise…]. Après cette grande grève des PTT la Direction Générale de La Poste a souhaité dès le printemps 1975 féminiser à outrance ces services du tri dans
les centres de tri de banlieue. L’école de tri de Montparnasse, où j’étais moniteur, a donc assuré plusieurs cours à 95 % féminins pour ces centres de banlieue, ce n’est qu’au milieu des années 76 que nous avons repris des cours “spéciaux DSA”, avec quelques femmes (10 % à peine des effectifs) et de nouveau une très grande majorité de garçons (90 %). Peu à peu le nombre des élèves féminines en formation a très légèrement augmenté mais n’a jamais dépassé 20 à 25 %.
•pour
les ambulants : jusque vers l’année 1985 aucune femmes AEX SG ne pouvait y être affecté. Puis (j’ignore la date précise, si quelqu’un la connaissait il serait très aimable de nous la communiquer)
les femmes ont été autorisées à demander à pouvoir être affectées sur ces services à l’issue de leur cours de formation initial d’AEX SG.
Au CRF (Centre Régional de Formation) de la DSA situé dans le 18ème arrondissement de Paris, près de la Porte de la Chapelle, au nouveau centre de transbordement appelé “Paris Évangile”, je n’assurais plus vu que j’étais devenu Inspecteur Principal (et Formateur Principal)
les cours d’AEX SG mais très souvent un de mes collègue Formateur Principal me demandait d’assurer le vendredi après-midi
les commentaires d’une visite du Musée de La Poste, situé tout près de la Gare Montparnasse, (ainsi ses élèves pouvaient juste après cette visite, partir passer un week-end chez eux en province).
Généralement mes commentaires lors de mes visites du Musée de La Poste étaient très appréciés des AEX SG en formation au CRF de la DSA [en revanche, j’étais assez mal vu des “guides officiels” de ce Musée de La Poste car j’ai très vite constaté qu’ils ne connaissaient presque rien à l’histoire de La Poste, à tel point que parfois un de ces “guides officiels” se cachait dans une salle attenante pour écouter mes commentaires afin d’améliorer ses propres commentaires…].
Or, vers 1987 une demoiselle en cours d’AEX SG au CRF de la DSA me dit, à l’issue de cette visite du Musée de La Poste : « Monsieur Lxxxx, je crois savoir que vous avez très longtemps travaillé au centre de tri de la Gare Montparnasse [c’est sans doute un de ses formateurs au CRF de la DSA qui le lui avait dit], et je désirerai, vu que j’ai fait une demande de souhaits pour cela, être affectée sur un des services
ambulants partant de cette gare. L’on m’a dit que
les postiers
ambulants masculins ne tenaient absolument pas à ce que des filles soient affectées dans leur service ; est-ce vrai ? Et pourriez-vous, si cela ne vous gêne pas trop, me permettre de monter ce soir avec vous dans l’ambulant qui dessert le Finistère, mon département de naissance ? ». Surpris par cette demande, mais désireux de pouvoir vérifier si
les ambulants étaient si machistes que cela, je donne mon accord. A l’époque j’étais divorcé et pouvait donc rentrer assez tard chez moi.
A 19 heures nous montons, cette demoiselle et moi, sur le “Paris à Rennes” et je présente à l’Inspecteur dirigeant ce service ma carte professionnelle d’Inspecteur Principal à la DSA, et lui explique le pourquoi de ma visite. Je constate très vite sa réticence à ce qu’une femme soir affecté sur son service et remarque que le Contrôleur Divisionnaire (qui avait entendu ce que j’avais dit) s’empresse rapidement d’aller dans tous
les wagons annoncer cette très mauvaise nouvelle pour eux : une fille veut devenir “ambulante”. Et tous
les agents de ce service expliquent à cette demoiselle que c’est un métier trop pénible pour une femme (notamment soulever et porter des sacs postaux très lourds) et qu’elle devrait plutôt aller trier des lettres dans un centre de tri. Je suis très amusé d’entendre cette demoiselle leur dire « Si c’est difficile pour une fille, ça doit l’être également pour un garçon, alors pourquoi y restez-vous ? ». Là, aucun garçon n’a pu trouver une bonne raison pour répondre à sa question… Et puis, plusieurs lui ont demandé (en espérant qu’elle réponde qu’elle n’était pas bretonne) d’où elle était ? Ils furent très gênés par sa réponse « Je suis de Xxxxx dans le Finistère ».
Après vingt minutes sur ce zinc, nous sommes redescendus et je lui ai proposé de voir
les trois autres
ambulants partant de la Gare Montparnasse (Paris à Vannes, Paris à Nantes, et Paris à Saint-Brieuc), elle fut d’accord. Et dans ces trois services ce fut la même réprobation de voir une femme affectée sur leur service…
Au moment de la quitter je lui ai demandé si elle n’était pas trop déçue de l’attitude des postiers
ambulants mâ
les vis-à-vis des femmes ? Elle m’a répondu « Je vous remercie d’avoir eu la grande patience de m’avoir accompagnée, et soutenue par votre présence en tant qu’Inspecteur Principal de la DSA, lors de ces quatre visites. Ça ne m’a pas découragé bien au contraire !… Je vais persévérer dans mon désir de devenir une des premières postières affectées sur un service ambulant. »
Environ dix jours plus tard alors que je traversais la salle de tri du CRF de la DSA je vois cette demoiselle venir toute joyeuse vers moi « Je vous remercie de votre soutien l’autre soir sur
les ambulants de l’Ouest, et je viens de recevoir ce matin mon affectation à l’issue du cours d’AEX SG : je suis nommée sur
les ambulants de la Ligne de l’Ouest !… »
Si cette demoiselle se reconnaissait, qu’elle me fasse signe par un message public ou privé.
Par la suite, lors de mes cours de contrôleurs promus (mais avec la casquette de Formateur Principal au CRF de la DSA) je faisais souvent appel à
Jean Vilanova (Detap de Paris Gare d’Austerltiz) ou à
Roger Benezet (son adjoint à Austerlitz, devenu ensuite Detap de Paris Évangile) pour une intervention sur la stratégie de La Poste, j’ai toujours entendu ces deux très sympathiques cadres supérieurs de La Poste dire le plus grand bien des agents masculins affectés sur
les services
ambulants mais dire tout de suite après à mes élèves que ce n’était surtout pas un métier pour
les femmes …
Ayant eu à la fin de mon temps de service au CRF de la DSA (avant de partir pour France-Télécom) l’honneur d’être “Maître de stage” pour
les “Inspecteurs-élèves” formés dans
les “INCA” d’Évry, Lyon, et Toulouse j’ai pu assez souvent, lors de mes visites sur
les différents services des lignes du Sud-Est (partant du Charolais) voir certaines de ces inspectrices nommées depuis un certain temps sur un service ambulant ravies d’y être [sauf une fois, où l’une d’elles m’a dit qu’après trois ou quatre années passées sur son service ambulant elle l’avait quitté pour un service sédentaire à une direction de la DSA car lorsqu’elle revenait chez elle en province sa famille lui disait qu’elle s’était beaucoup “masculinisée” au point qu’elle (désolé pour la vulgarité) “pissait comme un mec…”].
Quant à ta propagande sur l'alcool consommée dans ton service ambulant d'Austerlitz ou au café chez “Jojo” en face du transbordement de Louvet je ne puis qu'en être consterné…
Roger le Cantalien.